Athènes : Dionysos Tu Suivras

La nuit tombe sur l’Acropole, et une vague festive commence à flotter dans l’air. Guidées par les lampions des terrasses, nous nous lançons à la recherche d’une taverne pour nous ravitailler. Finalement, nous trouvons notre bonheur assises à un balcon fleuri, où l’on entend au loin résonner quelques notes de sirtaki.
Ici il n’y a pas de carte. Leur façon de proposer les plats est beaucoup plus alléchante. A peine installées, un serveur s’approche de nous avec un immense plateau, rempli de mets qui embaument déjà la pièce. Moussaka, Feuilles de Vigne, Tarama, Tsatsiki, il n’y a qu’à tendre la main pour se servir, et notre table se retrouve vite encombrée. Une heure plus tard, nos estomacs sont remplis, notre bouteille de vin vidée.
Fini la poésie, c’est l’heure de passer aux choses sérieuses. Après l’expérience gastronomique, nous sommes impatientes de découvrir comment les grecs font la fête. Athènes semble avoir son lot de surprises et nous n’avons pas l’intention de passer à côté. Nous commencerons donc par un tour du centre ville, pour avoir une vue d’ensemble, une sorte d’entraînement, avant de finir la soirée dans Plaka: LE quartier de la fête. Ce soir, nous nous laisserons guidées par la force de Dionysos.
Cette « force », nous l’avons rapidement perdue. Dès le premier bar en fait. Paumée au milieu d’une petite ruelle, notre première escale nous piégea avec autant de cruauté que les sirènes d’Ulysse. Nous n’y avons vu que du feu. Dans un décor à la fois kitch et psychédélique, le bar ne comptait aucun touriste, l’endroit parfait pour s’imprégner d’une véritable soirée à la grecque. Dyonisos nous dit de nous diriger vers l’abreuvoir, nous nous exécutons. (Il ne faut jamais contrarier les forces divines). On nous sert un premier élixir enivrant. La musique est aussi kitch que la déco, mais tout le monde connaît les paroles. Ça me fait penser à ce tas de soirées que j’ai passé à chanter des trucs pourries que tout le monde aime genre « Les Démons de Minuit », « Vent de Folie », du Gilbert Montagné ou Franky Vincent. Du coup je commence à comprendre ce que ressentent les étrangers dans nos soirées 80’s.
Étant les seules non-grecs, on se fait aussitôt repérées. Nous sommes presque devenu une attraction de cirque. Le barman nous offre une première tournée de shooters, comme pour nous souhaiter la bienvenue. Il nous baragouine un truc en grec, mais comme on comprend rien, on se contente d’ hocher la tête en souriant bêtement. Nos pas se mêlent peu à peu à ceux des autres, et nous essayons même de chanter en répétant les sons qui nous paraissent cohérents. Et puis très vite les élixirs enivrants se multiplient. Nous ne faisons plus qu’un avec la foule athénienne, et leurs tubes n’ont plus de secrets pour nous. Quant à notre cohérence, elle devient complètement abstraite. Dionysos a pris notre contrôle pour le reste de la nuit, Ô faibles créatures que nous sommes.
Pour ce qui est de la fin de soirée, ce n’est plus qu’un souvenir flou. Si je me réfère à mon mal de tête et à mon foie en miette du lendemain, je peux affirmer qu’à Athènes, on sait faire la fête !

Athènes : L’Acropole Tu Graviras

A peine le jour levé, nous voilà déjà prêtes à gravir le sommet de la montagne sacrée, le Graal des touristes athéniens: l’Acropole ! Mais notre quête ne fut pas de tout repos, car pour atteindre ce zénith, le route est longue et tumultueuse.

Il faut d’abord traverser la jungle métropolitaine, en déchiffrant les messages codés de la carte, et sans se tromper de ligne. On arrive alors au pied de la colline que l’on devra affronter. En bas: Nous, deux jeunes demoiselles déterminées, munies de leur Poom Poom short et leur appareil photo prêt à dégainer. En haut: le PAR-THE-NON.

On poursuit alors notre exploration et les choses sérieuses commencent: ça monte, ça monte, ça monte, et quant on croit être enfin arrivé, ça monte encore. La naïve touriste que je suis pensais trouver de beaux aménagements avec escaliers et pistes accessibles mais que nenni ! Ici c’est l’Acropole, pour arriver à son sommet il faut y aller à la sueur de son front ! A part quelques petits chemins, il a fallu tenir tête à de gros rochers de marbre faisant office de marches et suivre les sentiers de terres pleins d’embuscades.

Après maintes épreuves, c’est à bout de souffle que nous arrivons enfin au sommet. Et là, on oublie tout et on en prend juste plein la gueule. La vue, les monuments, le moindre petit vestige nous transporte comme si on y avait vécu. Ma bouche ne veut pas sortir d’autre mots que « c’est beauuuu ! » parce que franchement, comme c’est beau !

 

Info Pratique: Pour toutes les visites de monuments, musées, etc… c’est gratuit pour les étudiants membres de l’UE !

Athènes : Le Grec Tu Parleras

La Théorie:

Même en parlant français, espagnol, anglais et un brin de portugais, le grec ne fait absolument pas partie de mes connaissances. (sauf si on compte Moussaka, Feta et Thalassa). Donc notre première approche du grec était quelque chose de complètement nouveau pour nous, et très drôle aussi, il faut l’avouer. Notre seule référence se trouvait dans la « Bible » du routard : Bonjour, Merci, les chiffres, etc… on y trouve déjà de quoi se débrouiller. Mais dans cette Bible, il ne précisent pas la prononciation. On a donc appris à notre façon, en improvisant, et en inventant des sons.

La Pratique:

Pensant être rodées pour les bases de la langue grecque,  je me lance dans la pratique dès le premier soir, à la terrasse d’un restau. « Thio Biras » (Deux bières) furent mes premiers mots. Mais voyant le serveur rire aux éclats, on a vite compris que la prononciation était à revoir. Le lendemain, on a été complètement dépassées par la langue. Des panneaux  au plan du métro, on ne peut pas dire que les grecs jouent la carte bilingue. Mais comme partout, c’est l’anglais qui nous a sauvé la vie. Quant à nos tentatives de parler le grec, on a assez vite abandonné. « Efharisto » c’est comme ça qu’on dit « Merci », c’est déjà pas facile à retenir, mais alors c’est encore pire quand chaque personne nous donne une traduction différente. Au final, les seuls mots qu’on aura retenus sont « Kalimera » pour « Bonjour » et « Yassa » pour salut/ au revoir.

Bilan des courses: Le grec c’est dur !

On a quand même réussi à trouver UNE personne qui parlait français (même si en général les commerçants savent tous dire « Bonjour » et « Ohlala » ). Cette personne nous l’avons rencontré dans le métro. Mais c’est après une longue discussion entre filles sur notre vie intime qu’on s’est aperçu que notre voisin de wagon était français. Bin, oui c’est toujours APRES qu’on le remarque, et jamais AVANT avoir exposé de gentils petits détails sur nos vies perso.